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Qu'est devenue l'Arche d'Alliance ? |
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S'il est un objet antique qui
a suscité des recherches passionnées pour tenter de le redécouvrir,
depuis sa confection
mentionnée dans l'Ancien Testament et sa disparition dans des
circonstances énigmatiques,
c'est bien
l'Arche de l'Alliance. Son histoire
commence dans le livre de l'Exode, avec la fabrication par
les Israélites dans le désert du Sinaï de ce coffre destiné à
transporter les deux tables de la
Loi. Une
description détaillée de l'objet apparaît dans le texte à deux reprises
(Ex. 25,
10-16 ; Ex. 37, 1-9). Elle est figurée longue de deux coudées et demie
(environ
un mètre quinze), assemblée en bois d'acacia. Revêtue d'or sur toutes
ses
faces, à l'intérieur comme à l'extérieur, elle est entourée par une
couronne
dorée et munie à ses pieds de quatre anneaux d'or servant à y engager
deux
barres de transport en acacia. Deux chérubins ailés fondus placés face
à face reposaient
sur le couvercle ou propitiatoire.
Une
reproduction de
l'Arche
d'Alliance Le coffre
sacré accompagna les Hébreux durant l'Exode et la conquête de Canaan,
avant
d'être
finalement installé dans le Temple de Jérusalem par le roi Salomon.
Après sa
mise en place dans le sanctuaire, la Bible n'en fait pratiquement plus
mention,
et seul le prophète Jérémie semble l'avoir dissimulée au moment de la
prise de
Jérusalem par les Babyloniens. De fait, nul ne sait ce qu'il est advenu
de
l'Arche d'Alliance depuis l'époque du premier Temple. Diverses
hypothèses furent
avancées et suscitèrent des prospections et des récits d'exploration
contemporains,
parfois sensationnels mais plus ou moins crédibles.
La ville
d'Aksoum possède aujourd'hui une chapelle considérée comme abritant le
fameux coffre
biblique, protégé par un gardien qui en interdit l'accès. La cité
éthiopienne
comprend également les ruines d'un antique palais attribué à la reine
de Saba. Mais
ce schéma n'est probablement pas historique, car il suppose d'assimiler
le
royaume de Saba à l'Ethiopie, hypothèse aujourd'hui abandonnée. De
plus, le
second livre des Chroniques (35, 3) nous apprend que l'Arche de
l'Alliance se
trouvait encore à Jérusalem au temps du roi Josias qui régna bien après
Salomon. Ces réserves n'empêchent pas la tradition éthiopienne de
rester
attachée à cette version des faits.
![]() La chapelle d'Aksoum en Ethiopie, supposée renfermer l'Arche d'Alliance (exodus2006.com).
La piste égyptienne
Une
autre possibilité un
peu moins romantique est que l'armée égyptienne du pharaon
Chechonq
Ier, appelé Sisak dans la Bible, aurait emporté l'Arche lors de son
expédition militaire en Judée en 930 av. J.-C.. Au temps
du roi de Juda Roboam, successeur de Salomon, le roi d'Egypte s'empara
de
tout le mobilier liturgique du Temple de Jérusalem, dont l'Arche
d'Alliance
faisait théoriquement partie (1 R. 14, 25-26 ; 2 Chr. 12, 2-9).
Cette hypothèse est peu vraisemblable du fait que
l'Arche n'est pas mentionnée dans la liste des objets emportés. Elle a
toutefois inspiré le cinéaste Steven Speilberg dans la réalisation de
son célèbre film "Les aventuriers de l'Arche
perdue", sorti en 1981.
La piste du mont Nébo
La Bible n'est pas entièrement
muette sur le destin de l'Arche de l'Alliance. Une indication figure en
effet
dans le second livre des Machabées, où l'on apprend que l'Arche fut
retirée du
Temple par le prophète Jérémie, et mise en sécurité dans une caverne
dissimulée
sous une montagne : "Or
il y avait, dans l'écrit, qu'averti par une révélation, le
prophète fit emporter avec lui le Tabernacle et l'Arche, lorsqu'il
partit vers
la montagne où Moïse était monté et avait
contemplé l'héritage de Dieu. A son arrivée, Jérémie trouva une chambre
en
forme de caverne, il y transporta l'Arche, le Tabernacle et l'autel des
parfums
et en obstrua l'entrée" (2 Mcb. 2, 4-8). La montagne
d'où Moïse avait
"contemplé l'héritage de Dieu" ne peut être que le mont Nébo en
Jordanie. Or si l'Arche y fut mise en sûreté, le transfert eut
certainement
lieu avant la prise de Jérusalem par les Babyloniens. Car le Temple fut
pillé,
est-il écrit, et son contenu emporté à Babylone. Mais là non plus
l'Arche n'est
pas citée dans l'inventaire du butin, ce qui laisse supposer qu'elle
avait déjà
été dissimulée (2 R. 25, 13-15).
C'est en se
fondant sur ces considérations qu'en 1931 un explorateur américain du
nom
d'Antonia Futterer partit prospecter autour du mont Nébo [3][4]. A
son retour il déclara avoir trouvé et visité une galerie souterraine,
qui se
terminait par une porte murée sur laquelle était gravée une inscription
en
hébreu signifiant : "Ici repose l'Arche dorée"... Mais l'explorateur
n'eut pas la possibilité de poursuivre ses recherches.
Plan du site du mont
Pisga
Quelques
cinquante ans plus tard,
en 1981, un archéologue amateur américain, Tom Crotser, entreprit de
poursuivre cette exploration. Sous le mont Pisga voisin du mont Nebo,
Crotser
découvrit effectivement un tunnel menant à une porte murée, tels que
son
prédécesseur les avait décrits. Il traversa le mur et pénétra dans une
crypte
de forme cubique. Cette salle contenait un volumineuse caisse de métal
doré,
qui lui parut correspondre en tout point à l'Arche biblique ... Crotser examina
attentivement
l'objet, et sans oser y toucher il le mesura et en prit quelques
photos. Il
remarqua que le plafond de la chambre souterraine était percé d'un
puits
vertical. Ce conduit le reliait sans doute aux ruines d'une église
byzantine
qui occupait le sommet du mont Pisga et qui dépendait d'un monastère
franciscain.
![]() L'objet photographié par Tom Crotser sous le mont Pisga (thefutureevent.com).
L'explorateur
se présenta alors à
l'entrée du monastère. Il tenta d'intéresser les moines franciscains à
sa
trouvaille, et d'obtenir des autorités jordaniennes un permis de
fouille. Mais
ses démarches n'aboutirent pas, et le contenu du tunnel du mont Pisga
ne fut
pas réexploré. De retour de
son expédition, il
soumit ses clichés de l'objet à plusieurs personnes, parmi lesquelles
se
trouvait un éminent archéologue allemand nommé Siegfried Horn. Plutôt
sceptique, le spécialiste examina les images où il reconnut une plaque
de
cuivre et un clou visiblement usinés selon un procédé industriel. Sa
conclusion
fut que ce coffre était une fabrication récente et en aucun cas la
véritable
Arche biblique.
La piste de la Tombe du jardin
L'Arche sacrée de la Bible a encore
suscité des recherches dans d'autres directions. Ainsi, une autre
hypothèse suppose
que l'Arche n'aurait pas été dissimulée sous le mont Nébo, mais serait
demeurée
dans les sous-sols de Jérusalem. Partant de cette idée, des
explorateurs se
sont mis à prospecter dans la ville sainte. Le récit suivant constitue
un
témoignage spectaculaire mais sans preuve, et n'est présenté ici que
sous toute
réserve [5].
En 1978, l'anesthésiste
américain Ronald Wyatt, qui pratiquait l'archéologie en amateur sur des
sites
bibliques, se trouva à Jérusalem et visita la " Tombe du Jardin", un
caveau
implanté au nord du rempart de la ville et considéré par certains comme
la sépulture
de Jésus-Christ. En arpentant le jardin qui l'entourait il eut soudain
l'intuition que l'Arche d'Alliance pouvait être enfouie quelque part
sous ce lieu
assimilé au véritable Calvaire. Cette idée dès lors ne le quitta plus,
et il se
sentit investi de la mission de la retrouver.
Ron Wyatt
obtint un permis de fouille et entama une longue campagne de sondages
dans ce
secteur. Après avoir soulevé de grandes quantités de terre, il parvint
à
dégager une surface rocheuse vierge au pied d'un escarpement. Il
constata que la
dalle rocheuse était percée de plusieurs orifices étroits et de formes
rectangulaires taillés dans sa surface. D'après leur forme, il n'hésita
pas à
les identifier avec les logements où furent plantées les croix des
condamnés. Si
cette interprétation était juste, c'est là que seraient morts
Jésus-Christ et
deux autres crucifiés.
L'anesthésiste
poursuivit sa recherche de l'Arche de l'Alliance, qu'il supposait être
dissimulée
dans un souterrain. La chance fut apparemment au rendez-vous, car le 6
février
1982, il décela l'entrée d'une étroite galerie naturelle. Wyatt se glissa
avec difficulté
dans le boyau, et se retrouva dans un système complexe de galeries
naturelles étroites.
Parmi celles-ci il repéra l'entrée discrète d'une large cavité
encombrée de gravats.
Balayant l'obscurité avec le faisceau de sa lampe-torche, il aperçut le
reflet
doré d'un objet brillant. Il reconnut alors divers objets entreposés en
désordre, tels que des lampes à huile et des pièces de bois, ainsi que
des
ustensiles métalliques. Le centre de la pièce était occupé par une
imposante sarcophage
de pierre, surmonté d'un couvercle ébrêché. Ron Wyatt pensa que l'Arche
d'Alliance devait se trouver à l'intérieur. Malgré la mauvaise
accessibilité du
lieu, il revint muni d'une caméra télescopique et visualisa le contenu
de la
cuve. Un coffre recouvert d'or reposait à l'intérieur, et fut associé à
la
description de l'Arche d'Alliance faite dans l'Ancien Testament.
Wyatt
retourna de nombreuses fois dans la caverne et fit l'inventaire de son
contenu
: une ménorah, une table dorée, un autel portatif, une grande épée.
Plus
étonnant encore, un compartiment latéral du coffre contenait des peaux
de
mouton couvertes d'inscriptions en hébreu ancien, qu'il identifia avec
des
passages du Pentateuque. A l'intérieur du coffre, Ron Wyatt trouva deux
plaques
de pierre inscrites en hébreu ancien. S'agissait-il des tables de la
Loi originales
? Wyatt laissa le mobilier en place et prit de nombreuses
photographies, qui
hélas ne montrèrent au développement que des images brouillées.
L'attention
de Ron Wyatt fut encore attirée par une étrange substance poudreuse
sombre qui
reposait sur le couvercle brisé du coffre de pierre. Cette poussière
noire
semblait provenir du plafond, et de fait, une fissure courait dans la
voûte
juste au-dessus de la cuve. Wyatt devait vérifier plus tard qu'elle
communiquait
avec la surface du sol, précisément au point où étaient creusés les
orifices
rectangulaires. La substance fut prélevée et confiée à un laboratoire
d'analyses,
qui après examen conclut que cette matière était du sang humain ayant
une
composition anormale.
La présence
de ce sang original suggéra au fouilleur qu'il devait provenir du corps
de
Jésus suspendu à la croix. En effet, l'évangile de Matthieu précise que
la mort
de Jésus s'est accompagnée d'un tremblement de terre qui a provoqué une
fissuration du sol (Mt. 27, 61). Ainsi le sang du condamné aurait coulé
à
travers la fissure, avant d'atteindre la caverne et de tomber sur
l'Arche de l'Alliance.
Une interprétation théologique fut avancée, d'après laquelle le sang de
l'Agneau
sacrifié (le Christ) avait coulé jusque sur l'autel divin (l'Arche de
l'Alliance).
Tandis que
l'exploration de la chambre souterraine se poursuivait, il parut
évident que l'étroitesse
du chemin d'accès n'avait pas pu permettre l'entrée du précieux coffre.
Son transport
initial avait dû se faire par un autre chemin. Wyatt se mit donc en
quête d'un
accès supplémentaire moins difficile. Au fond de la caverne fut
effectivement décelée
l'entrée d'un large passage, obturé
par de gros blocs rocheux. Ron Wyatt estima qu'il serait plus
facile de
chercher l'entrée principale à partir de l'extérieur. Par suite, on
décida de
condamner et de dissimuler l'accès de la caverne qu'il avait emprunté.
On tenta
donc de repérer le tunnel d'origine en arpentant la surface du sol.
Mais où
chercher ? Plusieurs possibilités furent explorées, sans grand succès. Ron Wyatt
décéda en 1999, sans
avoir réussi à trouver l'entrée de la galerie. Les travaux reprirent
par la
suite sous la conduite de l'association Wyatt
Archeological Research (WAR) qu'il avait fondée, et qui se
concentra notamment
sur l'extérieur d'une ancienne voûte maçonnée. A partir de 2007
cependant, les
membres de la WAR émirent eux-mêmes des doutes sur la validité du récit
de l'explorateur,
parce qu'il ne leur semblait pas entièrement compatible avec les
résultats des dernières
fouilles. Affaire à suivre ...
Ron
Wyatt se faufilant, et
apparaissant
à l'entrée de la galerie
[1] - A. Benson
: "Finding the Other
Ark" (bibletopics.com). |