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La chute de Babylone et la période post-exilique |
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L'exil forcé du peuple de Juda prit fin lorsque l'empire néo-babylonien s'effondra à son tour, victime de l'expansion du royaume perse, en 539 av. J.-C. Le nouveau conquérant, Cyrus II le Grand, venait de l'Est et constituait alors le plus vaste empire qu'ait connu le monde antique auparavant. A son apogée, il allait intégrer la Perse, la Mésopotamie, le Proche-Orient, l'Egypte et l'Asie Mineure. L'immense royaume allait se maintenir pendant deux siècles.
Le nouveau roi du Monde
fit paradoxalement preuve d'une grande tolérance religieuse à l'égard
des peuples qu'il avait soumis.
Plusieurs documents bibliques et historiques présentent en effet Cyrus
II comme
un libérateur. Un "édit de Cyrus" apparaît dans deux livres bibliques
(2 Chr. 36, 23 ; Esd. 1,2), document par lequel le roi perse autorise
les
Hébreux à retourner à Jérusalem et à y reconstruire leur Temple :
"Yahweh, le Dieu du Ciel, m'a donné
tous les royaumes de la terre ; il m'a chargé de lui construire une
maison à
Jérusalem qui se trouve en Juda. Quiconque d'entre vous appartient à
son
peuple, que Yahweh, son Dieu, soit avec lui et qu'il parte" (2 Chr.
36,
23).
Carte
de l'empire
perse sous Cyrus II.
Le
cylindre de
Cyrus
(FreeStockPhotos.com). La chute de l'empire babylonien et l'édit de Cyrus ayant dès lors rendu la liberté aux Juifs qui vivaient en exil, beaucoup d'Israélites présents à Babylone choisirent de rentrer à Jérusalem. Ils le firent lors d'un voyage mémorable, en formant une carvane de cinquante mille personnes conduites par le gouverneur juif Zorobabel et le grand-prêtre Josué.
Les exilés de retour à Jérusalem
trouvèrent
la cité sainte à l'état de ruines. La ville nécessitait d'être
reconstruite
pour accueillir sa nouvelle population. On s'attacha d'abord à
restaurer le
Temple, mais l'hostilité des peuples voisins retarda les travaux
pendant
plusieurs années. ll fallut intervenir auprès du roi perse Darius pour
que le
Temple puisse être achevé et rendu au culte (Esdr. 1-6). De même, le
mur d'enceinte
de la ville avait besoin d'être réparé : ce fut la mission du
gouverneur
Néhémie, nommé par le roi perse Artaxerxès, que d'organiser sa
reconstruction. Néhémie
instaura un tour de rôle pour défendre le chantier et y travailler. A
ce prix les
travaux furent menés à leur terme et la capitale retrouva sa sécurité
(Neh.
1-6).
La
période post-exilique est en même temps un moment
de renouveau spirituel. Le scribe Esdras, grand réorganisateur du culte
monothéiste, fonda la "Grande Assemblée" des sages (le futur
Sanhédrin) chargée de gérer la vie religieuse. Esdras, qui présidait à
la
lecture publique de la Torah, fit traduire le texte en araméen à
l’intention du
peuple rentré de Babylone qui ne parlait plus l'hébreu. C'est en effet
à partir
de cette époque que l'araméen commença à remplacer l'hébreu dans le
langage
courant. La pratique de l’écriture évolua dans le même sens, puisque
l'alphabet
paléo-hébreu fit place à l'hébreu carré, une forme nouvelle inspirée de
l'alphabet
araméen.
La
première Diaspora
Toutes les familles juives
n'optèrent
pas pour le retour au pays après la chute de Babylone. Il se forma à
l'étranger
une première "diaspora" (dispersion), c'est-à-dire une implantation
israélite durable dans de nombreux pays. Des communautés juives se
stabilisèrent
en Chaldée, en Asie Mineure, en Egypte,
à Rome, en Perse et même en Ethiopie.
De même le livre d'Esther met-il
en
scène une jeune femme juive qui devint l’épouse du roi de Perse
Assuérus. Elle
sauva la communauté israélite de Suse d'un génocide, déclenché par le
premier ministre
Aman, en intervenant avec émotion auprès du monarque. Sa mémoire est à
l'origine de la fête juive traditionnelle de Pourim. A côté de ces textes plus ou moins crédibles, la réalité de l'existence de colonies juives dispersées dans l’empire perse à partir du Ve siècle av. J.-C. est en revanche bien établie. Plusieurs auteurs antiques comme Strabon, Philon d'Alexandrie, Sénèque et Flavius Josèphe en témoignent. On en trouve également des traces sur le terrain, comme à Nippur où les fouilles ont livré les archives d'un établissement financier prospère appelé Murashu et qui travaillait avec des familles juives [3]. De même qu'en Egypte, un lot de papyrus nous informe qu’un temple dédié à Yahweh existait sur l'île d'Eléphantine au Ve siècle av. J.-C. [4]. Ces communautés juives éloignées se sont maintenues durant les siècles suivants. La période hellénistique
L'immense empire médo-perse
constitué
par Cyrus II et Darius Ier perdura jusqu'à ce qu'il fût à son tour
brisé par le
royaume de Macédoine. En 333 avant notre ère, Alexandre le Grand écrasa
à Issos,
en Asie Mineure, l'armée du puissant Darius III Codoman. Le roi vaincu
fut
poursuivi par Alexandre jusqu'en Perse, où il fut tué alors qu'il
allait être
capturé. Son vaste empire tomba tout entier aux mains du roi de
Macédoine (330).
La bataille d'Issos.
Mosaïque de Pompéi
Le roi de Syrie
Antiochus IV Epiphane
A
la faveur d’une victoire militaire syrienne, en 197, Juda passa sous la
coupe
des rois séleucides. L’une des conséquences en fut l’abolition de la
liberté de
culte en 167, lorsque le roi de Syrie Antiochus Epiphane officialisa la
religion
hellénistique et imposa le culte des dieux grecs. Le Temple de
Jérusalem fut
profané par le sacrifice d’un porc à Zeus olympien. Des autels païens
furent
élevés partout en Palestine. Pour les Juifs de Juda restés fidèles au
monothéisme, ces mesures étaient inacceptables et il n'en fallait pas
davantage
pour provoquer une révolte.
Lampes à huile
d'époque macchabéenne
Fort de ces succès, le dernier
fils
de Mattathias, Simon, obtint de la Syrie en 141 av. J.-C. le retrait
des
troupes d’occupation. Le pays hébreu libéré fut dès lors gouverné par
les vainqueurs
de l’insurrection, Simon et ses sucesseurs, qui prirent le titre de
grands-prêtres
et ensuite de rois : c'est la dynastie hasmonéenne.
Jean
Hyrcan, fils de Simon, poursuivit la reconquête du pays en s’emparant
d’une
partie de la Transjordanie, de la Samarie et de l’Edom. Sous son fils
Alexandre
Jannée, le royaume juif s’agrandit encore. Mais ces succès furent
éphémères,
car des dissensions apparurent bientôt dans la société juive ainsi que
dans la famille
royale. Les deux fils d’Alexandre Jannée, et Hyrcan II et Aristobule
II, se
disputèrent le pouvoir, et ce litige allait servir de prétexte aux
Romains,
présents dans la région, pour s’emparer de la Judée. En 63, Jérusalem
fut prise
par les troupes de Pompée, mettant fin à l’indépendance judéenne.
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