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Résurrection                

et Ascension               









 

        Le miracle supposé de la Résurrection de Jésus-Christ est mentionné dans les quatre évangiles mais n'est pas décrit directement : il est seulement évoqué à travers les témoignages des personnes qui auraient revu l'homme vivant. Le premier est celui de trois femmes, parmi lesquelles se trouvait Marie-Madeleine, qui s'étant rendues auprès du tombeau le matin de Pâques dans l'intention d'embaumer le corps, auraient trouvé la sépulture vide. A la place du corps elles auraient vu deux anges leur annoncer la Résurrection du défunt ; Marie-Madeleine aurait alors reconnu Jésus lui-même en la personne du jardinier, lui demandant de retourner témoigner de son retour à la vie.

        Ce fut ensuite au tour des apôtres de constater le fait. Ceux d'entre eux qui se déplacèrent également jusqu'à la tombe déclarèrent n'avoir trouvé que les bandelettes et le suaire. Mais Jésus se manifesta plusieurs fois auprès d'eux, d'abord sur la route d'Emmaüs, puis dans une salle de Jérusalem où ils s'étaient tous réunis, puis encore au bord du lac de Tibériade où il leur fit faire une pêche miraculeuse. Il demeura auprès de ses disciples jusqu'au jour de son Ascension céleste.


La Résurrection évoquée par Flavius Josèphe


         Les autres livres du Nouveau Testament reconnaissent comme une vérité de foi le retour du Christ à la vie après sa mort et son inhumation. Mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, la Bible n'est pas le seul document de l'époque à faire état de cet évènement.

        On trouve en effet des allusions à ce miracle dans les oeuvres de l'historien Flavius Josèphe, composés à la fin du Ier siècle. Plusieurs de ses écrits font référence à l’histoire de Jésus et au fait qu'il ait été exécuté et qu'il ait ensuite repris vie. 





Buste  supposé de Flavius Josèphe
(livius.org)
.


Page d'un exemplaire médiéval
des écrits de Josèphe
(collectionscanada.ca).




        L'un de ses ouvrages intitulé les "Antiquités judaïques" et écrit vers 93 contient un passage appelé le Testimonium flavianum (témoignage flavien) qui disserte sur un personnage "sage" nommé Jésus et qui est revu vivant après son exécution. La version rapportée ci-dessous nous est transmise par l'évêque Eusèbe de Césarée (265-340) dans son "Histoire ecclésiastique". L'authenticité de certains passages est mise en doute par plusieurs érudits actuels (termes discutés figurant entre parenthèses) [1] :

"En ce temps-là paraît Jésus, un homme sage, (si toutefois il faut l'appeler un homme, car) ; c'était un faiseur de prodiges, un maître des gens qui recevaient avec joie la vérité. Il entraîna beaucoup de Juifs et aussi beaucoup de Grecs ; Celui-là était le Christ. Et quand Pilate, sur la dénonciation des premiers parmi nous le condamna à la croix, ceux qui l'avaient aimé précédemment ne cessèrent pas. (Car il leur apparut après le troisième jour, vivant à nouveau ; les prophètes divins avaient dit ces choses et dix mille autres merveilles à son sujet). Jusqu'à maintenant encore, le groupe des chrétiens (ainsi nommé après lui) n'a pas disparu" (Antiquités Judaïques 18 / 63-64).

Bien que le passage explicite sur la Résurrection soit susceptible d'être un rajout tardif, il existe d'autres versions très semblables du même texte de Josèphe qui contiennent également le passage sur le retour de Jésus à la vie. Celle de l'évêque Agapios de Hiérapolis en Syrie au Xème siècle, écrite en arabe, a été redécouverte en 1971 par le professeur israélien Shlomo Pinès. Nous le retrouvons aussi dans la chronique de Michel le Syrien, qui fut patriarche jacobite d'Antioche au XIIème siècle.

Une autre œuvre littéraire de Josèphe, "La guerre des Juifs", rédigée vers 79 et consacrée au récit de la première révolte juive, parle également de Jésus et des premiers chrétiens. La première version grecque de ce livre est perdue, mais on a retrouvé en 1905 une version en vieux russe (slavon) qui désigne Jésus sous le terme de "thaumaturge", c’est-à-dire d'auteur de miracles. Cette source fait elle aussi référence à la Résurrection :

”Si quelqu'un s'écartait de la lettre de la Loi, le fait était révélé aux ­docteurs de la Loi. On le mettait à la torture, et on le chassait ou bien on l'envoyait à César. Et sous ces procurateurs apparurent de nom­breux serviteurs du thaumaturge déjà décrit, et ils disaient au peuple que leur maître était vivant, bien qu'il fût mort : “ Et il vous libé­rera de la servitude.” (Guerre des Juifs, texte Slavon, 2 / 221).

Dans l'hypothèse où les passages contestés seraient authentiques, question qui n'est pas tranchée, tous ces documents permettraient de supposer que Josèphe a réellement eu connaissance de ce fait. On peut au minimum admettre que les écrits de Flavius Josèphe sont les plus anciens documents connus qui font référence à la vie de Jésus-Christ.

 

Emmaüs-Nicopolis

 

            Sur le terrain archéologique, outre le tombeau du Christ lui-même, il existe un autre lieu biblique indissociablement lié au récit de la Résurrection. C'est le village d'Emmaüs, vers lequel deux de ses disciples se dirigeaient lorsqu'il leur apparut vivant. Il fit route avec eux, mais ne se fit reconnaître qu'à une courte distance du village, au moment où ils allaient se restaurer. A cet instant il disparut de leurs yeux ; les deux disciples retournèrent alors à Jérusalem pour rendre compte de leur vision (Lc. 24, 13-27).

            Le site traditionnel d'Emmaüs, appelé encore Nicopolis ou Amwas, se trouve à 30 kilomètres à l'ouest de Jérusalem sur la route de Tel-Aviv. La localité est ancienne, et son nom figure dans des documents bibliques tels que le Ier livre des Macchabées, au IIème siècle av. J.-C..





Routes reliant Jérusalem à Emmaüs-Nicopolis
(emmaus-nicopolis.org)
.


          Au IIIème siècle de notre ère, Emmaüs devint une ville et reçut le statut de "polis", sous le nom de Nicopolis. L'époque byzantine vit la construction d'une basilique et d'un important complexe ecclésiastique chrétien sur le lieu supposé de l'apparition de Jésus. Lors de la conquête musulmane, Emmaüs reprit son ancien nom sémitique d'Amwas. Au temps des croisades, une nouvelle présence chrétienne y fit bâtir une église médiévale.




La basilique byzantine d'Emmaüs-Nicopolis
(fr.wikipedia.org)
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Le baptistère d'Emmaüs-Nicopolis
(fr.wikipedia.org)
.


Identifié à nouveau au XIXème siècle à l'Emmaüs biblique par l'archéologue américain Edouard Robinson, Amwas fut l'objet d'une série de campagnes de fouilles menées par plusieurs équipes successives dont les pères franciscains et dominicains. Les murs de l'église croisée du XIIème siècle étaient encore visibles à côté des restes de l'ancienne. La basilique byzantine livra de splendides mosaïques polychromes, ainsi qu'un remarquable baptistère en forme de croix creusé dans le rocher. On découvrit également des tombes juives du Ier siècle et des éléments romano-byzantins, parmi lesquels figuraient des inscriptions lapidaires.

Cependant l'identification du site n'est pas encore totalement reconnue, car d'autres villages du même secteur sont également candidats pour s'apparenter à l'Emmaüs biblique : Ha-Motsa, Qoubeïbé et Abou Gosh . L'argument avancé est qu'ils sont plus proches de Jérusalem qu'Amwas. Le débat n'est toujours pas clos, d'autant plus qu'un élément d'un autre ordre s'est rajouté en faveur d'Amwas. Que l'on y prête crédit ou non, une religieuse carmélite, Mariam Baouardi de Bethléem, affirma en 1878 avoir reçu des révélations à caractère mystique au cours desquelles Jésus lui aurait indiqué que le site d'Amwas était bien l'Emmaüs du Nouveau Testament.







Plan de la basilique
(emmaus-nicopolis.org)
.


Mosaïque byzantine
(rc.net).


     

L'Ascension

 

          Le parcours terrestre de l'homme appelé Christ s'achève quelques jours seulement après Pâques. Deux évangiles et le livre des Actes des apôtres précisent qu'il fut enlevé au Ciel en présence de ses disciples, après leur avoir donné sa bénédiction et ses dernières recommandations, notamment la mission de diffuser ses paroles et ses actes à travers le Monde.

          Si le texte de Matthieu ne précise pas le lieu géographique où se passa l'Ascension, l'évangile de Marc le situe à Béthanie tandis que les Actes le placent sur le mont des Oliviers à Jérusalem.

          Au sommet de cette colline, une chapelle médiévale dite de l'Ascension commémore le souvenir de la montée au Ciel de Jésus-Christ. Au centre d'un mur circulaire, l'élégant petit monument octogonal contient la dernière empreinte supposée du pied du Christ. La tradition rapporte que lorsque le premier édifice y fut construit en 376, il fut impossible de paver le sol au-dessus de l'empreinte ni de couvrir le monument d'une toiture. La chapelle fut reconstruite en 1152, et aujourd'hui son dallage contient encore l'ouverture par où apparaît la dernière trace de pas supposée de l'Homme-Dieu.







L'église de l'Ascension
(fr.wikipedia.org).



L'empreinte traditionnelle du pied de Jésus
(fr.wikipedia.org).




          Une curiosité nous conduit juste en-dessous de l'édifice, où est creusée une crypte dans laquelle repose un antique sarcophage de pierre. Cette cuve volumineuse et grossièrement taillée ne porte aucune inscription, mais quelques lettres grecques figurent sur la paroi du caveau et signifient : "Prends confiance, Dometila, personne n'est immortel" [5] ... On ignore qui fut cette Dometila, de même que les circonstances de l'aménagement de cette sépulture.

          Le départ définitif de Jésus vers les cieux laissait à l'Eglise naissante l'initiative de l'action qui allait perpétuer son oeuvre.










Références :


[1] - J. Lendering : "Flavius Josephus" (livius.org).
[2] - F. Lemoine : "Le témoignage de Flavius Josèphe", 26 déc. 2005 (ebior.org).
[3] - "Flavius Josèphe parle de Jésus" (1000questions.net).
[4] - S. Chabert d'Hyères : "Les interpolations chrétiennes de la guerre des Juifs en slavon" (codexbezae.perso.sfr.fr).
[5] - L.-F. de Saulcy : "Voyage autour de la mer Morte et dans les terres bibliques", 1851 (vol. 2).









La suite :
La mission des apôtres


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